Notre métier

La ferrure


Dans la nature, la croissance naturelle du sabot compense l’usure due à la marche.  Mais pour un cheval qui travaille la croissance  du pied ne suffit pas. Les hommes ont donc très tôt cherché à protéger le sabot du cheval afin de pouvoir l’utiliser.

Les Grecs ne connaissaient pas le fer à cheval. L’historien antique Xénophon (Ve siècle avant J.C.) ne mentionne que l’embataï, qui serait une sorte de sandale de cuir lacé aux pieds de certains chevaux afin de les protéger dans les terrains marécageux ou empierrés.
Les Romains utilisaient l’hipposandale, confectionnée avec des lanières de cuir qui maintenaient en place des plaques métalliques aux bords relevés sur le sabot du cheval.
Ces hipposandales ont surtout été retrouvées en Gaule, Germanie et Bretagne, elles servaient le plus souvent aux  chevaux de trait.

C’est vers le début du Moyen-Âge que le fer cloué est apparu en Europe Occidentale, amélioration de l’hipposandale, il la remplace peu à peu.
Un texte de l’empereur de Byzance Léon VI le mentionne pour la première fois au début du Xe siècle, mais son usage ne se répandra que lentement à travers le monde. Les mentions deviennent plus nombreuses au XIe siècle (le Musée de la Maréchalerie de Saumur présente des exemplaires pouvant dater de cette époque).
On considère que son usage s’est généralisé au XIIe siècle.  Son évolution continue encore de nos jours.

Le parage


 Renouvellement de la corne

La corne du sabot est synthétisée grâce à la prolifération des cellules au niveau du bourrelet périoplique situé juste au-dessus du sabot. La corne pousse à la manière des ongles, de 1 à 2 cm par mois. La pousse dans la saison chaude étant légèrement plus importante qu’en saison froide. Cette différence serait une adaptation en fonction du besoin saisonnier. En été les sols plus durs usent davantage et les équidés ont besoin d’un meilleur renouvellement de leurs sabots.

En liberté, dans le milieu naturel, l’usure de la corne compense exactement la pousse chez l’équidé en bonne santé. En revanche, lorsque l’animal travaille sur un sol dur, parcourt des distances plus importantes que celles qu’il pratique en liberté, ou exécute des efforts spécifiques liés à un sport équestre, l’usure et la déformation du sabot s’avèrent plus rapides que la pousse.

Une usure trop importante de la corne induit une douleur, qui à terme, provoque des boiteries. Dans ce cas, les équidés recherchent spontanément les sols plus tendres et minimisent leurs déplacements. La déformation du sabot entraîne un mauvais appui du pied sur le sol. Ceci amène, à moyen terme, des défauts de locomotion dus généralement à un effet de compensation. Ces défauts de locomotion peuvent devenir définitifs si la forme du sabot n’est pas rectifiée rapidement

Le rythme habituel de renouvellement des fers est de six semaines environ, pas toujours en fonction de leur usure, mais en raison de la pousse de la corne.
Le parage des chevaux pieds-nus doit être effectué toutes les quatre à cinq semaines, la pousse étant plus rapide que l’usure.

Mieux vaut ne pas attendre aussi longtemps !

FERRURES A CHAUD


Selon la technique du ferrage à chaud, le fer est chauffé et appliqué sur le pied quelques secondes afin de s’assurer qu’il s’ajuste parfaitement. La sole est une partie cornée qui n’a pas de terminaisons nerveuses,  le cheval ne ressent donc aucune douleur pendant le ferrage. Le fer est ensuite plongé ensuite dans l’eau froide avant d’être fixé à la corne.